Il nous connaît, il nous aime

Message partagé à la Conférence générale d'octobre 2003

Él nos conoce; Él nos ama Sydney S. Reynolds
José Smith

À l’âge de quatorze ans, Joseph Smith devait être l’un des êtres humains les plus obscurs de la terre, et pourtant le Dieu du ciel le connaissait et l’a appelé par son nom dans le Bosquet sacré. Je crois que le Seigneur connaît mon nom et le vôtre également.

À la Primaire, nous apprenons aux enfants que chacun d’eux est un enfant de Dieu et que leur Père céleste les connaît et les aime. Les dirigeants de la Primaire et de la prêtrise montrent ce que le Sauveur ferait, quand ils appellent un enfant par son nom. Jésus a dit : « Je suis le bon Berger, Je connais mes brebis, et elle me connaissent1. » Les Écritures témoignent : « Il appelle par leur nom les brebis et il les conduit dehors2. »

Le Seigneur non seulement sait qui nous sommes, mais il sait où nous sommes et il nous conduit à faire le bien. Un jour une maman de ma connaissance s’est sentie poussée à téléphoner à sa fille. (Cela arrive tout le temps aux mamans.) C’était le milieu de la journée et la maman était au travail, ce qui faisait que le coup de téléphone sortait de l’ordinaire. À sa surprise, c’est son gendre qui a répondu au téléphone. Habituellement il n’est pas non plus à la maison un jour de travail. En passant le téléphone à sa femme, il a dit : « C’est ta mère avec son inspiration habituelle… »

Ils venaient d’aller chez le médecin. La jeune femme était presque en larmes quand elle a pris le téléphone et a dit : « L’échographie a révélé que le cordon est enroulé deux fois autour du cou du bébé. Le docteur dit que nous n’avons pas le choix ; il faut faire une césarienne et vite. » Ensuite elle a révélé la cause réelle de l’anxiété : « Et il dit que pendant quatre semaines je ne pourrai plus soulever quoi que ce soit de plus lourd que le bébé ! » Avant l’opération, elle avait besoin d’avoir l’assurance que le Seigneur connaissait ses besoins et l’aimait… et qu’il y aurait quelqu’un pour s’occuper à la maison des trois petits, eux-mêmes à peine plus grands que des bébés. Lorsque la mère – et le père – prient pour qu’il bénisse et fortifie leurs enfants, le Seigneur leur montre souvent comment faire.

Sœur Gayle Clegg, de la présidence générale de la Primaire, et son mari ont vécu pendant quelques années au Brésil. Récemment, elle s’est rendue au Japon pour la Primaire. Le dimanche, en entrant dans l’église, elle a remarqué parmi les saints japonais une famille brésilienne. « On voyait bien qu’ils étaient brésiliens », a dit sœur Clegg. Elle n’avait qu’une minute pour les saluer ; elle a trouvé la mère et les enfants très enthousiastes, mais le père assez réservé. « J’aurai l’occasion de parler avec eux après la réunion », a-t-elle pensé, tandis qu’on la conduisait rapidement à la chaire. Elle a remis son message en anglais, message qui a été traduit en japonais, puis elle s’est sentie poussée à rendre également son témoignage en portugais. Elle a hésité car il n’y avait pas de traducteur pour le portugais et elle savait que 98 % des personnes présentes ne comprendraient pas ce qu’elle dirait.

Après la réunion, le père brésilien s’est approché d’elle et lui a dit : « Sœur, les coutumes sont tellement différentes ici, et je me sens seul. Il m’est difficile d’aller à l’église et de ne rien comprendre. Je me demande parfois s’il ne vaudrait pas mieux que je reste tout simplement à la maison à lire mes Écritures en portugais. J’ai dit à ma femme : ‘C’est mon dernier essai’ et je suis venu aujourd’hui pour ce que je pensais être la dernière fois. Vous avez rendu votre témoignage en portugais, l’Esprit a touché mon cœur et j’ai su que c’était ici que je devais être. Dieu sait que je suis là et il m’aidera. » Et il est allé aider les autres à replier les chaises.

Est-ce par coïncidence que la seule membre de la présidence de la Primaire parlant le portugais a été envoyée au Japon plutôt qu’au Portugal ? Ou bien est-ce parce que le Seigneur savait que quelqu’un là-bas avait besoin de ce qu’elle seule pouvait donner et qu’elle a eu le courage de suivre l’inspiration de l’Esprit ? L’une des grandes bénédictions d’avoir un appel dans l’Église est que le Seigneur, par son Esprit, nous inspire à aider les gens que nous sommes appelés à servir.

Ceux d’entre nous qui paient complètement la dîme peuvent témoigner que les bénédictions du Seigneur nous sont données personnellement et répondent à nos besoins personnels. Le Seigneur a promis que, si nous payons notre dîme, il ouvrira les écluses des cieux et déversera sur nous la bénédiction en abondance3.

Il y a bien des années, John Orth travaillait dans une fonderie en Australie et, lors d’un terrible accident, du plomb en fusion lui a éclaboussé le visage et le corps. On lui a fait l’imposition des mains et il a retrouvé une partie de la vision de l’œil droit, mais il était complètement aveugle de l’œil gauche. Comme il ne voyait plus bien, il a perdu son emploi et a essayé de trouver du travail dans la famille de sa femme, mais l’entreprise a fait faillite à cause de la dépression économique. Il a été forcé d’aller de porte en porte à la recherche de petits boulots et d’aumônes pour payer la nourriture et le loyer.

Une année, il n’a pas payé de dîme et est allé parler au président de branche. Celui-ci a compris la situation, mais lui a demandé de prier et de jeûner pour pouvoir trouver le moyen de payer sa dîme. John et sa femme, Alice, ont jeûné et prié et ont décidé que la seule chose de valeur qu’ils possédaient était la bague de fiançailles d’Alice, une belle bague achetée en des temps meilleurs. Après avoir beaucoup tergiversé, ils ont décidé de mettre la bague au mont de piété et ont appris qu’elle valait suffisamment pour payer leur dîme et quelques autres factures en souffrance. Ce dimanche-là, John est allé trouver le président de branche et a payé sa dîme. Au moment où il sortait du bureau, il est tombé sur le président de mission, qui a remarqué ses yeux blessés.

Le fils de frère Orth, qui est maintenant évêque à Adélaïde, a écrit plus tard : « Nous croyons que [le président de mission] était ophtalmologue, car on l’appelait couramment le président docteur Rees. Il a parlé à papa et a pu l’examiner ; il lui a fait des suggestions pour améliorer sa vue. Papa a suivi son conseil… et en temps voulu sa vue est revenue : 15 % à l’œil gauche et 95 % à l’œil droit – et à l’aide de lunettes, il a pu voir de nouveau4. » Ayant retrouvé la vue, John n’a plus jamais été sans emploi, a racheté la bague, qui est maintenant un bijou de famille, et a payé complètement la dîme tout le reste de sa vie. Le Seigneur connaissait John Orth et il savait qu’il pouvait l’aider.

« Le président docteur Rees » était le père de ma mère, et il n’a probablement jamais été au courant du miracle qui s’est accompli ce jour-là. Des générations ont été bénies parce qu’une famille a décidé de payer sa dîme quelle que soit la difficulté – et a ensuite rencontré un homme qui « passait par hasard » et qui « se trouvait être » un chirurgien ophtalmologue qui a pu complètement changer sa vie. Certains seront sans doute tentés de croire qu’il s’agit ici d’une série de coïncidences, mais moi, j’ai l’assurance que même un passereau ne peut pas tomber sur le sol sans que Dieu le sache5.

Notre famille n’a appris cette histoire qu’il y a deux ans, mais il y a une chose que nous savons sur notre grand-père : Il aimait le Seigneur et a essayé de le servir toute sa vie. Et il y a une chose que nous savons sur le Seigneur, c’est qu’il sait qui nous sommes et où nous sommes et qu’il sait qui a besoin de notre aide.

Je vous ai vus, vous qui connaissez le Seigneur et qui l’aimez, dire honnêtement à un jeune qui avait du mal à trouver sa voie : « Dieu t’aime. Il veut que tu réussisses. Son plus grand désir est de te faire du bien. » Je vous ai entendus témoigner à une amie endeuillée : « Je sais qu’il y a une vie après celle-ci. Je sais que ton enfant est toujours vivant et qu’il t’est possible de le revoir et d’être de nouveau avec lui. » J’en ai vu beaucoup parmi vous dire à une jeune mère découragée : « Laissez-moi vous aider – ce que vous faites est l’œuvre la plus importante qui soit au monde. » J’ai vu les personnes que vous touchez non seulement reconnaître votre amour, mais ressentir l’amour et la puissance du Seigneur lorsque son Esprit leur témoigne que ce que vous avez dit est vrai.

Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Je suis persuadée, avec Paul, que ni la tribulation, ni la vie, ni la mort, ni aucune autre circonstance n’auront le pouvoir de nous séparer de son amour6.

Le Sauveur a donné sa vie pour chacun de nous. Il connaît nos joies et nos chagrins. Il connaît mon nom et le vôtre. Quand nous faisons alliance avec lui lors du baptême, nous promettons de garder ses commandements, de toujours nous souvenir de lui et de prendre son nom sur nous. En fin de compte, c’est de son nom que nous voulons être appelés car « il n’y aura aucun autre nom donné, ni aucune autre voie ni moyen par lesquels le salut puisse parvenir aux enfants des hommes, si ce n’est dans et par le nom du Christ, le Seigneur Omnipotent7. » Je rends mon témoignage qu’il vit, qu’il nous aime, qu’il nous appelle par notre nom pour que nous allions à lui.